Le mercredi 1er mars, nous avons eu la chance de recevoir, à l'ISEG Marketing & Communication School de Toulouse,Nathalie Coffignal, responsable développement & mécénat de l'association "Les Grands Interprêtes". Elle est venue nous parler de son parcours et a fait un focus sur l'association.
Qui est-elle, son parcours ?
Toulousaine d'une quarantaine d'année, tout commença en 1996 lorsqu'elle a entrepris un DUT Techniques de commercialisation à l'IUT de Rangueil avec pour objectif de préparer les concours d'entrée en école de commerce.
Elle est ensuite entrée à Sup de Co Pau, où elle a réalisé un bachelor. Très orientée marketing, elle s'est d'ailleurs spécialisée dans ce domaine. Elle avait également très envie de travailler dans la mode, la culture ou encore les médias. Grâce à ses stages, elle a pu mieux cibler ce qu'elle voulait et finalement se tourner vers ce qui ne l'intéressait pas en premier lieu.
Elle a réalisé son premier stage dans la régie publicitaire de Canal+. Elle faisait beaucoup d'analyses de chiffres, d'audiences. Mais, elle s'est rendue compte qu'il lui manquait la finalité de ce qu'elle faisait à longueur de journée. À quoi servaient toutes ces analyses, tous ces chiffres ? Elle a réussi à assister à un rendez-vous professionnel avec une commerciale de la régie et ça lui a plu de rencontrer des clients et de vendre.
Ensuite, elle a décidé d'écrire à toutes les entreprises qui la passionnaient afin de trouver un travail. En 1999, Radio Nova fut sa première candidature spontanée, elle souhaitait commencer sa vie professionnelle à Paris. Elle voulait entrer dans le service marketing, on lui a répondu qu'il n'y en avait pas mais qu'ils pouvaient la rencontrer. Lors de la rencontre, on lui a annoncé que le chef de pub venait de partir et que la place était libre. Elle a donc pris ses fonctions en tant que commerciale et s'occupait du domaine culturel. 3 ans plus tard, elle a continué son expérience en partant chez Libération où on lui a proposé de s'occuper du secteur mode.
Elle traitait avec les annonceurs mode qui communiquaient dans Libération. C'était un challenge car il fallait quelqu'un qui puisse développer ce secteur dans le journal.
Puis, à 30 ans, elle avait envie de revenir à Toulouse. Mais, pour quoi faire ? Elle a cherché à distance depuis Paris, elle a travaillé dans la régie Partenaire pour le compte du Figaro et du Monde, depuis Toulouse, toujours en tant que commerciale. Ce fut très compliqué car ce n'était pas du tout la même approche, elle était en charge de la publicité nationale depuis la province.
Quelques années après, elle s'est lancée dans un challenge. Elle a été contactée par Cdiscount (basé à Bordeaux). Ils voulaient géolocaliser leur publicité. C'était compliqué pour elle, elle avait 34 ans et n'avait pas eu d'approche internet. Elle a donc pris le pari d'ouvrir la régie publicitaire de Cdiscount à Toulouse durant quatre années, ce qui n'a pas été très simple car Cdiscount n'avait aucune sensibilité dans le domaine publicitaire, il n'y avait pas toujours de stratégie. Elle est ensuite partie en congé maternité mais elle est restée en contact avec ses collègues. Mais à son retour de son congé, ils n'étaient plus que quatre.
Elle a décidé de faire un bilan de compétences. Ce qui est ressorti est que le secteur culturel était son domaine de prédilection. On lui a demandé si elle avait songé aux concours de la fonction publique car la culture est détenue principalement par l'Etat, il faut donc être fonctionnaire. Elle a donc décidée de les préparer. Ce fut très compliqué 15 ans après avoir fini ses études de s'y remettre. Elle les a ratés...
Elle pris la décision de contacter les organismes privés dans le domaine de la culture, grâce au réseau (elle faisait partie Club de la Com, au sein de la commission digitale) et a voulu aller voir la commission culture. Elle a tenté de rencontrer toutes les personnes du club qui travaillaient dans la culture, et toutes lui ont répondu sauf une. De fil en aiguille, en 2-3 mois, elle pensait postuler pour des postes culturels liés à la communication.
De ce fait les gens lui ont parlé du mécénat, qui est très proche du commercial car il faut chercher de l'argent, on vend un projet. Le mécénat est une activité relativement récente, car les associations vivaient des subventions publiques. Mais, elles en percevaient de moins en moins ce qui a déclenché l'essor du mécénat. La loi Aillagon d'août 2003 qui est un système fiscal incitatif (une entreprise peut soutenir une association et défiscaliser une partie de ce qu'elle donne) a vraiment dopé tous les dons qui ont été versés depuis quelques années. C'est un métier nouveau qui risque de perdurer selon elle.
Ensuite, on lui a dit qu'il y avait quelqu'un, la seule qui ne lui avait pas répondu, qui faisait ça chez Grands Interprètes et qu'elle quittait son poste. Ce fut une énorme opportunité qui s'offrait à elle. Elle voulait candidater par mail mais la personne qui lui a donné l'information l'a convaincue de téléphoner. Elle a appelé, et la personne lui a dit qu'elle avait oublié de lui répondre, étant débordée avec son départ. Nathalie lui a dit qu'elle était réellement intéressée par le poste, elle lui a dit d'écrire rapidement car ils cherchaient justement quelqu'un pour la remplacer. Elle a passé les entretiens où on lui a demandé si elle avait travaillé dans la culture. Elle a répondu que non mais a ajouté « vous avez besoin d'un commercial, je sais ce que je veux, je veux travailler pour vous ». Cela a fonctionné et depuis, elle a pris ses fonctions et n'a plus quitté l'association.
Qu'est-ce que les Grands Interprètes ?
Il s'agit d'une association d'intérêt général créée il y a 30 ans, pour programmer des concerts de musique classique à la Halle aux Grains de Toulouse. L'association compte 6 personnes, ce qui constitue un petit effectif mais très réactif car tous les membres travaillent à proximité dans le même bureau. Il y a un responsable billetterie et relations publiques, la directrice, un comptable, un maquettiste graphiste, un chargé de communication & production et enfin, Nathalie sur la partie mécénat. La moitié des ressources sont apportées par la billetterie, ¼ provient des subventions publiques (mairie, département et région) et ¼ du mécénat et des partenariats.
Son job au quotidien ?
Elle est en charge de rechercher des entreprises qui pourraient s'associer à leurs concerts et y inviter leurs clients. Son métier consiste principalement à prospecter via le réseau. Ils ont d'ailleurs créé un comité de soutien avec les mécènes les plus fidèles pour qu'ils puissent les mettre en relation avec d'autres.
Qualités requises ?
Il faut être pugnace, ne pas lâcher le morceau car même si ça ne se fait pas dans l'immédiat ça peut se concrétiser par la suite. Il faut être curieux. La première chose qu'elle fait le matin en arrivant au bureau est de regarder ses newsletters et voir ce qui se passe sur Toulouse. Il faut être très à l'écoute, ce qui permet de comprendre la stratégie du client et analyser rapidement ce dont il a besoin et enfin, trouver ce qui lui faut.
Et aujourd'hui ? ...
Après ses diverses expériences professionnelles, elle a enfin pu réaliser ce dont à quoi elle aspirait : travailler dans le secteur de la culture. Elle n'a pas arrêté la publicité pour autant puisqu'elle continue d'en vendre.
Moralité, avec de la volonté nous pouvons toujours arriver à nos fins.
Billet rédigé par Victoria Bonzom